![]() À un niveau subtil, la joie et l'amour font partie de notre nature profonde. Mais avant de comprendre cela, la vie parait être comme un miroir à double face, où un seul pas amène l'être de la souffrance au bonheur, puis du bonheur à la souffrance. L'ignorance spirituelle, reine de tous les malheurs, emprisonne l'homme de chaque côté du miroir, esclave de ses sens et prisonnier de ses propres pensées et désirs, entraîné dans une soif sans fin. En fait, toute action dans ce monde visant à posséder et conquérir des biens matériels est éphémère et s'efface à la tombée de la nuit comme une peinture à l'eau sous une pluie battante. Lorsque nous aurons travaillé à nous élever spirituellement et pris conscience de notre vraie nature, devenus forts, détachés de toute illusion et de tout conditionnement, la souffrance disparaîtra de ce monde. La peinture à l'eau deviendra comme un roc taillé dans le diamant qu'aucune pluie ne pourra plus jamais détruire. Nos actions seront justes, et nous pourrons avoir tous les biens matériels sans en être esclaves, réaliser les plus grands défis de l'humanité ensemble et non séparés, accomplir en ce monde ce qu'aucun homme n'aurait imaginé tout en restant sans peur ni faiblesse, le cœur vaillant et libre quelle que soit la vie qui nous est offerte.
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![]() Pour voir au-delà de la pensée, il faut abandonner toutes images, culturelles, connaissances, religions, pensées, aux portes du coeur et ne plus rien chercher. - Qu'est ce qui m'anime ? Si je pouvais voir l'avenir, ferais-je la même chose ou les mêmes choix dans ma vie (relationnel, travail, hobbies, autres..), même si le résultat était négatif ? L'action juste et la vie juste qui mènent au bonheur sans regret, sont le détachement et l'acceptation dans le résultat, quel qu'il soit." ![]() Chaque jour qui passe est une vie qui naît, où tous les possibles et les rêves se côtoient. Mais le temps passe siècle après siècle et emporte l’homme telle une roue qui l'enchaîne à ses limitations, esclave moderne enlisé dans ses pensées formatées par ses faiblesses. La terre tremble de partout, les vieilles peurs reviennent, s'affolent, résistant comme un vieux chasseur jouant ses dernières cartouches de peinture face à un lion flamboyant. Mais la ronde de Kali, tourne, tourne inexorablement tel un Quasar rayonnant, effritant toutes les couches superficielles de l'Être, l'emportant peu à peu dans sa danse de feu. Le jour approche où la ronde spéculaire des illusions qui l'a mis à genoux se renverse, pour l'amener à un nouveau chant, un nouveau monde. ![]() "J'ai marché longtemps pensant que le meilleur était ailleurs, cherchant un soleil lointain et oubliant cet océan de diamant dont les vagues d'azur se brisaient au pied de mes regrets. Puis un jour la lumière fut, puissante, enivrante et pure, frappant de l'intérieur mes paupières fermées, ignorant que j'étais de moi-même." Comme les poissons prisonniers et conditionnés par les limitations de leur propre existence, les oiseaux baignés dans le ciel bleu infini planent au-dessus des océans. Malgré leur volonté de faire quelquefois comme eux, plongeant et pêchant leurs proies, ils finissent toujours par remonter vers les cieux. Nous sommes semblables à eux, certains de nous restent conditionnés comme des poissons dans leur aquarium voyant pour seule réalité le verre qui les entoure. D'autres tels des oiseaux qui retourneront inexorablement vers la lumière, restent tentés par les désirs et tentations éphémères de ce monde, mais finiront toujours par revenir à l'essence de leur propre évolution.
Une dernière petite inspiration pour la semaine ! ^^
Il est facile, au jardin des alizés, de se montrer beau, fier, fort et aimant envers les choses que l'on aime ou que l’on maîtrise. Mais sommes-nous vraiment capables face à ce que nous ne connaissons pas et aux difficultés de l'existence de rester les mêmes ? La valeur de ce que nous sommes vraiment et d'une société ne peut se déployer qu'au contact de ce qui remet en question ses principes fondamentaux et sa capacité à s'adapter à la différence. Quand se développe un ego en rapport avec des traditions, une notion de la propriété territoriale, intellectuelle ou matérielle forte, très vite apparaissent une séparation et un conflit sans fin. D'un côté, il y a ceux que l’on aime et sont d'accord avec nous-mêmes, de l'autre il y a la peur. La peur est le commencement de la destruction de la joie de vie même, puis de la raison. - S'il nous est aisé d'aimer les personnes qui nous aiment et de nous montrer compatissants envers elles, face aux personnes qui ne pensent pas comme nous ou nous ont fait du mal, sommes-nous capables d'être meilleurs, ou faisons-nous pire ? Sommes-nous capables de tendre la main et de dire, comme disait Vivekananda : « Ok, je respecte ton essence profonde et je pardonne ce que tu m'as fait, mais maintenant lève-toi et laisse cette identité qui ne te sied guère. Réalise ta vraie nature, car tu vaux mieux que cela. » - Le yogi n'est pas celui qui reste dans sa zone de confort et fait un copier-coller face à l'adversité, mais celui qui remet en cause son équilibre pour le dépasser. Tout le monde peut être yogi dans l'âme, nul besoin de faire de grands bavardages pour être humain. Le véritable chemin spirituel et de yoga est celui d'un cœur au service d'une existence plus saine et aimante du monde quelles que soient les différences. Toutes connaissances ou pratiques qui visent à renforcer notre image et sentiment d'un moi fort et séparé, ne sont qu'une perte de temps au détriment de soi et des autres.
Question de Yann K'esta - Bonjour Mathieu. Qu'est ce qu'il faut entendre précisément par "l'image et le sentiment d'un moi fort et séparé", et quelles sont, par exemple, les connaissances et pratiques qui les renforcent ? Je crois en l'Unité, j'essaye de comprendre la thématique de la non-dualité mais j'avoue avoir du mal à faire "coller" tout ça avec l'individualité propre à chacun. Parce que, quand même, dans leur histoire, leur personnalité, leur psychologie, leur corps, leur vie etc... Mathieu n'est pas Yann et Yann n'est pas Mathieu. Alors, quelle est cette dimension dans laquelle il n'y a plus de moi fort et séparé ? Une dimension spirituelle, certainement, que vise à faire connaître la non-dualité... ? R. de Mathieu - Il n'y a pas vraiment une connaissance en particulier qui crée un « moi fort et séparé », ou alors toutes peuvent justement le renforcer. L'unité et la confiance en soi ou dans la vie sont des choses très saines et normales, et nous avons raison d'en demander et attendre le meilleur. De ce fait, chaque jour la nature nous l'offre, accomplissant à travers nous des choses formidables. Nous respirons un air offert, bénéficions d’une lumière gratuite, d’une nourriture qui s'est sacrifiée, d’un corps obtenu dès la naissance sans rien faire tel un cadeau, afin que nous puissions vivre de multiples expériences qui sont la plupart du temps inconscientes mais pourtant bien là. Donc, c'est pour cette raison que vivre, profiter de la vie et accomplir sa mission sur Terre sans en prendre conscience est sacrilège, car cela nous sépare de l'essentiel. Par "moi" fort et égotique (comme nous sommes la plupart du temps), il est question d'une personnalité qui se développe pensant que tout lui est dû, de la part des autres, de la société et de la planète. Pensant aussi qu'elle a des choses à prouver pour montrer qu'elle est supérieure (dans ses activités, son travail ou même par Facebook, il y a un risque...), discréditant à tout-va pour se sentir mieux l’espace de quelques heures, ou dans l'attente constante d'une reconnaissance qui n'arrive jamais. Notre besoin de mise en valeur et ce besoin de reconnaissance perpétuel d’affirmation de la personnalité et de l'ego, viennent d'un manque profond d'amour. En réalité, qu’il s’agisse de Yann, Mathieu, ou d’un étranger, il n'y a pas vraiment de différence réelle entre nous. Car tout le monde, jusqu'au moindre insecte, cherche la même chose : ne pas souffrir et être heureux. La question à se poser est donc : que voulons-nous vraiment ? Pensons-nous réellement que l'amas de connaissances (ou de tout ce qui va renforcer notre personnalité égotique), de réussite ou encore d'argent, peut acheter la sérénité, l'amour ou le bonheur ? Alors que ce sont justement ces manques qui nous amènent à les désirer ? Le bonheur et l'amour ne sont pas dépendants de tout cela, car tout ce qui enferme la personnalité dans un moule appauvrit le cœur. Ce n'est pas parce que j'ai une identité soi-disant solide (par mes traditions, mon héritage, etc..), plus d'amis, d'argent, ou que l'on va me reconnaître en tant que prof de yoga ou toi, Yann, en tant qu'acteur ou préfet par exemple, que l'on peut être plus heureux. Ok, c'est vrai cela créera un bonheur ou un sentiment de sécurité plus ou moins long, mais éphémère, c'est sûr. Car tout ce que renferme mon cerveau d'image faible ou forte de ce que je pense être moi, ne pourra jamais rendre un cœur plus heureux que ce qu'il n'est déjà "sat chit ananda". À nous seulement d'apprendre à l'ouvrir et de faire attention à ne pas s'enfermer dans des images stéréotypées quelles qu’elles soient, car autrement nous souffrirons encore longtemps. |
Mathieu Bayol
Yogi, professeur, écrivain, baroudeur, singe... ^^ Archives
Août 2015
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